Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T1-1854.djvu/113

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
81
DES MŒURS DE L'ÂME.

sur les vents, mais aussi sur les tempéraments de l’air ambiant, et je leur apprendrai aussi quelles régions il faut rechercher ou fuir.


Chapitre x. Platon est d’avis que la nourriture, et, en particulier, que le vin exercent une influence considérable sur l’âme ; passages du traité Des lois et du Timée, qui le prouvent.


Je rappellerai à ces philosophes, lors même qu’ils ne le voudraient pas, que Platon, dont ils usurpent le nom, a traité ce sujet non pas une fois ou deux fois, mais souvent. Il me suffira d’ajouter pour le moment, aux passages du Timée sur la nourriture, les suivants qu’on trouve dans le deuxième livre Des lois, et qui regardent l’usage du vin ; ces passages sont au nombre de deux : « Ne donnerons-nous donc pas d’abord le précepte que les enfants ne prennent pas du tout de vin avant l’âge de dix-huit ans, enseignant qu’il ne faut pas, par précaution contre la constitution délirante des jeunes gens, faire couler dans le corps et dans l’âme le feu sur le feu, avant qu’on commence à se livrer aux fatigues ? Après cet âge, on prendra du vin modérément jusqu’à trente ans. Les jeunes gens doivent éviter complétement l’ivresse, et s’abstenir de boire une grande quantité de vin ; mais à l’âge de quarante ans, lorsqu’on assiste aux banquets, on peut non-seulement invoquer tous les dieux et appeler aussi Bacchus aux cérémonies et aux jeux des hommes âgés, jeux que Bacchus a donnés au genre humain comme un secours contre la vieillesse chagrine, pour que le vin fût un remède contre la douleur et fît oublier la morosité, le vin qui adoucit la rudesse de l’âme et la rend plus aisée à façonner, semblable au feu qui ramollit le fer (p. 666, a). » Par ces paroles Platon force ces beaux et braves platoniciens à se rappeler, non-seulement ce qu’il dit de l’usage du vin[1] en lui-même, mais aussi son opinion sur la différence des âges, car il professe que la nature des

  1. Ἐκ ταύτηςnτῆς ῥήσεως μεμνῆσθαι ποιεῖ καλοὺς καὶ γενναίους τοὺς Πλατωνικοὺς καὶ οὐ μόνον ἀφ᾽ ἧς λέλεκται περὶ πόσεως οἴνου ἐκείνῳ, vulg : …μεμνῆσθαι ποιεῖ παρακαλεῖν (sic) καὶ γενναίους Πλάτων. οὐ μόνον ἃ λέλ… οἴνου κατ᾽ αὐτὴν, ἀλλὰ, κ.τ.λ., cod. Florent. — Ces deux textes sont altérés ; mais ici celui des imprimés me paraît en quelques points préférable à celui du manuscrit de Florence dont j’adopte toutefois ἃ λέλ. et κατ᾽ αὐτὴν qu’il faut seulement changer en καθ᾽ αὐτὴν ; avec ce ms. je retranche aussi καὶ devant οὐ μόνον.