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Pendant quatre ans, elle vit assez pitoyablement, d’ailleurs, dans la capitale de la Prusse, sais-tu, savez-vous.

Elle en a rapporté deux pendules : c’est toujours un à-compte.

Je ne me sens pas le courage de lui faire un reproche de ses exploits chez nos vainqueurs, sais-tu, savez-vous.

Tout le temps qu’elle resta au milieu d’eux, elle fut dans une situation médiocre. Réduite aux derniers expédients, tantôt elle reniait sa nationalité, tantôt trop connue pour donner le change sur sa qualité de française, elle parlait mystérieusement de secrets politiques, qu’elle prétendait avoir surpris lors de ses relations avec un diplomate, que, bien entendu, elle ne pouvait nommer, mais dont elle aidait à trouver le nom ; elle avait fait avec.

Comme ses communications n’avaient ni intérêt, ni importance, on les lui laissait pour compte.

Il lui fallait imaginer un truc plus ingénieux pour faire fortune.