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Voir crever de dépit les bonnes camarades, quel régal !

Marie Pigeonnier, comme la Perrette du Pot au lait, a toujours aimé à jouir d’avance, ce qui lui a valu bon nombre de déchirantes déceptions.

Adieu vaches, dindons, hôtels et rivières de diamants !

Elle mangeait son bien en herbe.

La voilà donc supputant les résultats de sa fête.

Tout fut mis en œuvre pour une réussite complète.

La partie qu’elle jouait était grosse.

Elle pouvait, il est vrai, la risquer, car si elle perdait, ce serait avec beau jeu.

Ses cartes étaient choisies.

Ses salons, resplendissants de lumière et de verdure, avaient un aspect féerique.

On pouvait s’attendre à un effet prodigieux.

Le souper préparé à la française, avec