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On se retrouverait au bal en sortant du concert.

On le voit, tout arrivait et s’arrangeait à souhait.

Cette fois Marie Pigeonnier n’aurait pas travaillé pour… le roi de Prusse.

Elle jouerait une grande scène d’un chef-d’œuvre classique, et dirait deux pièces de vers.

Les Allemands éprouvaient une sorte de jouissance tudesque à entendre des artîstes français, ils y voyaient une soumission, presque une humiliation du vaincu ; c’était comme la sanction de leurs conquêtes.

La fête de Marie Pigeonnier aurait donc un fructueux succès, et la présence de Gustave serait pour elle le commencement d’une fortune.

Faire dans Paris une rentrée triomphale sur un char d’or massif, sous les roues duquel grouilleraient celles et ceux qui jadis ne voyaient en elle qu’une balayeuse de praticables, quel rêve !