Page:Gaillard - Le Royaume merveilleux, 1917.djvu/64

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 57 —

Dans ce domaine nous comptons réussir, car nous avons de grandes puissances en notre faveur, heureuses de s’affranchir du Contrôle des États-Unis, le canal de Panama est essentiellement d’un avantage national, quoiqu’il soit internationalisé en théorie. Ce fut la seule remarque faite. Lucien continua donc : « Il est de la plus haute importance pour l’avenir de la race indienne, que le passé, dans sa grandeur, soit toujours présent aux générations futures. Favorisez donc la création de partis ou de groupements qui aient comme devise « Patrie avant tout »

Ne chassez pas les étrangers, des emplois que vos gouvernements leur octroient si généreusement, mais favorisez l’accès des nationaux par la création de concours.

En un mot, devenez nationalistes dans toute la pureté que comporte ce mot.

Réprimez sans pitié, toute tendance à l’internationalisme, car un peuple sans patrie est un foyer sans feu.

Après quelques années de ce régime, vous verrez le changement que vous obtiendrez. » Sur ces mots il s’assit.

Le délégué de l’Argentine, doyen de l’assemblée, se leva et dit :

Messieurs, vous venez d’entendre résumer par la bouche du plus autorisé d’entre nous, le programme que comportent les décisions prises par notre congrès.

Je crois être l’interprète fidèle de cette assemblée en disant qu’il a notre approbation unanime.

Aux mâles accents, au cri de ralliement que lance Monsieur Lucien Rondia, répondons par ces mots qui expriment tous nos souhaits : « Vive l’Amérique indépendante. »

Je crois inutile de répéter ce qu’il vient de dire si noblement.

Jamais, depuis Simon Bolivar, le grand libérateur, l’Amérique latine posséda un patriote aussi éclairé et aussi désintéressé.

Rendons lui les hommages qui lui sont dûs, et en commémoration de ses services, que chacun de nos pays fasse édifier sur la plus belle place de sa capitale, une statue qui porte ces mot : « Lucien Rondia, l’émancipateur de la race indienne »

Il entrera ainsi, vivant, dans l’immortalité.

Une salve d’applaudissements couvrit ces mots, ce fut la fin du congrès.

Le lendemain, tous quittaient la ville pour regagner leurs pays respectifs. Lucien regagna Cuzco et après un entretien avec l’inca, Atahualpa II, rentra à Légia en compagnie de Linda, sa femme.

Celle-ci ne se sentait pas bien, se trouvant dans un état de grossesse avancé. Elle avait tout de même voulu suivre toutes les campagnes dans le dirigeable de son mari.

Dès son retour, elle fit part à son mari de son état. Celui-ci fit venir de Buenos Ayres, un des plus célébrés médecins qui resta à Légia jusqu’à la fin.