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Pour empêcher le flot montant de celle-ci et que les pays ne fussent envahis par la masse étrangère et ne perdent ainsi tout libre arbitre, il fut décidé de la restreindre très sensiblement : par une loi spéciale qui serait édictée, les fortunes devaient rester en Amérique latine et non émigrer comme leurs propriétaires.

On discuta ensuite la question sociale et religieuse : Il fut convenu que l’empire du Soleil et le royaume d’Araucanie, deviendraient républiques dès que l’instruction nécessaire serait donnée à leurs peuples.

Un délai de vingt ans était fixé à cet effet, mais l’obligation de fréquenter une école, fut imposée dès l’âge de six ans.

Une commission fut nommée pour faire de l’aïmara et du quechua, les langues véhiculaires de toute la race indienne, une grammaire serait créée.

Au point de vue religieux, on décida la liberté des cultes et l’abolition des religions d’état.

L’inca deviendrait le chef spirituel des adorateurs du soleil. La question défensive fut ensuite traitée à fond : il fut convenu que tous les états-majors des divers pays, devaient être solidaires les uns des autres, qu’un grand État-Major serait créé sous les ordres de Lucien, qu’une armée de dix millions d’hommes pourrait être mise sur pied et devrait appuyer n’importe lequel des pays, qui serait attaqué. Quant à la flotte, celle-ci devait comprendre globalement le double de celle des États-Unis.

Un tribunal d’arbitrage fut créé pour aplanir pacifiquement, tout conflit qui pourrait surgir entre les états contractants qui s’engageaient à respecter ses arrêts.

Pour ne pas laisser la prépondérance des États-Unis devenir plus grande, il fut convenu de creuser le canal du Nicaragua et de rendre navigables le Madré de Dios et le Madeira jusqu’au cœur de la Bolivie et les confins du Chili, leur terminus : l’Ucuyali, le Pilcomayo jusqu’au centre du Pérou, le Napo jusqu’au cœur de l’Équateur et par ses affluents jusqu’au Vénézuela.

Le Brésil s’engageait à faire correspondre ces forts affluents de l’amazone, jusqu’au Paraguay et au Maldonado soit par eau ou par fer.

Un délai maximum de dix ans fut fixé pour l’achèvement de ces travaux.

Les états contractants décidèrent en outre que la construction du Pan-Américain, devant relier l’extrême sud de l’Amérique méridionale, serait abolie en tant que contrôlée par les États-Unis.

Si cette construction s’imposait, elle devrait être faite aux frais des divers États sans contrôle étranger.

À la clôture, Lucien prit la parole et tint à montrer la portée de ces résolutions.