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Les secteurs se divisaient ainsi :

À quinze kilomètres de la ville, et entourant celle-ci d’une ceinture circulaire, des fortins bétonnés avaient été aménagés, espacés de cent en cent mètres. Dans les intervalles évoluaient les troupes de défense garanties par les obstacles ; de trois en trois kilomètres les mêmes dispositions avaient été prises. Il y avait ainsi quatre lignes à franchir pour atteindre la ville. Cela composait douze secteurs numérotés de 1 à 12, car les quatre points cardinaux étaient désignés par un nombre, quelle que fut leur orientation.

Deux cent cinquante mille hommes étaient affectés à la défense des secteurs, et autant pour guerroyer en dehors d’eux.

Les cinq cent mille autres constituaient les réserves.

Du bord de son dirigeable, Lucien contemplait ces préparatifs de défense, qui, au fond, l’inquiétaient bien peu car son attaque serait adaptée aux moyens de l’adversaire.

Il n’attaquerait que le point vulnérable et qui pourrait lui assurer la victoire définitive.

Il se borna donc à étudier le point où il pourrait faire transporter, par avions, une quantité considérable de troupes, et attendit l’arrivée de son armée.

Dès qu’elle fut à 30 kilomètres de Rio, il donna ordre à ses avions, d’attaquer et détruire les avions et hangars ennemis.

En une journée ceux-ci firent pleuvoir des bombes et détruisirent toute la flotte aérienne brésilienne.

Ce qui ne fut pas détruit entièrement, fut tellement détérioré, qu’il lui était impossible de prendre l’air.

Il s’assurait ainsi la maîtrise de cet élément.

Ce point était capital pour lui, car quoi que muni de moteurs électriques silencieux, le coup qu’il allait tenter ne pouvait réussir que s’il l’achevait sans encombre.

Il avait remarqué que tout autour de la ville haute, il existait de vastes plaines, hippodromes, camps d’instruction et autres endroits propices à un débarquement aérien.

Ces espaces se trouvaient en deçà de la zone fortifiée. S’il parvenait à faire atterrir là, quelques centaines de mille hommes, il franchissait les obstacles sans lutte, et l’artillerie ennemie ne pouvait lui nuire pendant un certain laps de temps.

Profitant d’une nuit sans lune, il parvint en quinze voyages avec ses avions, à débarquer 450,000 hommes et 3000 mitrailleuses. Le voyage étant de 30 minutes, il fallut à ces 3000 avions, huit heures pour achever l’opération : il était 3 heures du matin quand elle fut finie.

Les emplacements étant assez éloignés de la ville et des secteurs, personne ne s’en était aperçu, car le départ avait été fait à 50 kilomètres de la ville.