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Grisés par ces succès, ils résolurent d’attaquer les croiseurs et de les couler. Ils se portèrent donc à l’avant et coup sur coup, lancèrent six torpilles qui coulèrent les croiseurs.

Ce coup d’audace leur fut fatal, un des torpilleurs parvint à éperonner un des sous-marins qui coula, le flanc éventré. Toutefois son équipage put se sauver, il fut fait prisonnier par un des torpilleurs.

Le deuxième sous-marin disparut, mais en plongeant, put lancer une torpille qui coula, à son tour, le torpilleur qui avait éperonné son compagnon.

Ensuite il se dirigea vers le Sud à la rencontre des quatre autres submersibles.

En cours de route il radio-télégraphia le nouveau succès obtenu. D’une flotte de 72 navires, il en restait à peine une douzaine. Les pertes en vies humaines pouvaient être évaluées à 130.000 hommes, y compris l’équipage des bateaux coulés. Quand le gouvernement chilien apprit ce désastre, il renonça à attaquer l’Araucanie par la Terre de Feu, et envoya 350 mille hommes vers les Andes, avec 1500 canons et 3500 mitrailleuses. En outre, 150 pilotes étaient adjoints à cette armée. Cela constituait tout ce qui restait au pays, car hommes, canons et avions avaient été engloutis dans le désastre de Coquimbo.

Il fut convenu que les Andes seraient forcées en cinq endroits différents par cinq corps d’armée auxquels seraient adjoints 300 canons, 700 mitrailleuses et 30 avions. Une réserve de cent mille hommes était laissée pour combler les vides.

Dès que Defrennes put constater les cinq endroits choisis, il y posta 20.000 hommes et 500 mitrailleuses dans chacun.

En outre chaque passe était défendue par 100 avions.

Une semaine après le désastre de Coquimbo, les chiliens arrivaient au pied des Andes. Quinze jours se passèrent en escarmouches sans résultat appréciable, car les passes étaient tellement étroites que la plus large n’avait pas dix mètres.

Il fallut donc que les Chiliens franchissent des cimes de 2, 3 et jusqu’à 4000 mètres de haut.

Quand ils y arrivaient, ils trouvaient la crête gardée par une quantité de défenseurs. En quinze jours, ils avaient perdu plus de 150.000 hommes inutilement.

Sur ces entrefaites, arriva la nouvelle de l’anéantissement de l’Argentine, puis l’offre de médiation de celle-ci.

Le Chili refusa catégoriquement de faire la paix.

Lucien, résolu à en finir au plus tôt, décida de tenter un coup d’audace. En une nuit, avec 3000 avions, il fit franchir les Andes en 10 voyages, à 300.000 hommes et 3000 mitrailleuses. Puis, gardant ces avions pour détruire les servants des canons ennemis, il avança sur les derrières des Chiliens. En même temps Defrennes avait ordre