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Ensuite ils allèrent au salon où chacun passa son temps selon ses désirs : les uns jouèrent aux cartes, d’autres au billard. Lucien se plongea dans la lecture des derniers journaux reçus d’Europe.

Vers dix heures tous regagnèrent leurs chambres respectives, mais nulle part on ne trouvait trace de serviteurs, en sonnant de diverses façons on obtenait ce que l’on désirait, automatiquement.

C’était une création imaginée par Lucien d’après la maison électrique de Paris. Elle avait l’avantage de permettre de causer sans témoins ; les chambres à coucher étaient conçues dans le même esprit. Le lendemain matin Lucien et Linda montaient dans leur wagon spécial et peu après, le courant ayant fonctionné, ils filaient à 300 kilomètres à l’heure vers Cuzco où ils arrivèrent trois heures après. Dès son arrivée au palais de l’inca, Lucien prit son beau-père à part et lui dit :

Mon père, le moment d’agir va bientôt sonner ; il lui fit part des décisions prises : il faut ordonner de suite la mobilisation des hommes pour que vous puissiez opposer 500.000 hommes aux brésiliens.

Vous avez ici les armes et munitions nécessaires pour ceux-ci ; dès mon retour à Légia je vous enverrai le Colonel Nogi qui sera votre chef d’état-major, c’est un officier très capable. C’est bien mon fils, mais toi-même ne viendras-tu pas voir ce qui se passe ici ?

Évidemment, mon père, mon dirigeable évoluera tantôt par ici, tantôt sur le Grand-Chaco où je compte livrer bataille aux Argentins.

Le même soir il repartait vers Légia et donnait des instructions au colonel Nogi. Celui-ci convoqua ses officiers et en leur compagnie se dirigea vers Cuzco.

Ceux-ci ayant séjourné dans le pays pendant 5 ans, connaissaient à fond l’aïmara, la langue du pays, de même que la topographie de celui-ci.

Huit jours après leur arrivée, les hommes appelés rentraient, et au fur et à mesure étaient dirigés vers la frontière où des camps étaient préparés.

Un mois s’était écoulé depuis la conversation que Lucien avait eue avec les savants, quand parvint la demande du Brésil et de l’Argentine à l’inca Atahualpa II, d’avoir à évacuer les territoires cédés par ceux-ci, endéans un délai de 3 mois, faute de quoi ils lui déclareraient la guerre. La réponse devait être parvenue dans la quinzaine. L’inca transmit la demande de l’A. B. C. à Lucien en le priant d’y répondre lui-même, ce qu’il ferait était accepté d’avance par lui.

Lucien lança donc aux présidents des républiques de l’Argentine, Brésil et Chili le message suivant :

(à suivre.)