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Je vais en mobiliser encore 600,000, de façon à pouvoir en placer 400,000 de plus contre le centre brésilien.

Les autres deux cents mille me serviront : cent mille pour arrêter l’invasion chilienne et cent mille pour renforcer mon armée d’Araucanie, qui sera portée ainsi à 500,000 hommes. Avec ma supériorité aérienne, je suis à même de soutenir leur choc combiné.

Voici maintenant mon plan d’attaque, car je ne vous cache pas que je veux riposter à leur offensive par une contre-offensive puissante.

Nos ennemis se figurent qu’en attaquant ensemble, ils vont nous obliger à éparpiller nos forces.

Je suis donc d’avis d’attaquer les Argentins en bataille rangée dans les plaines du Grand-Chaco, de me retrancher et de tenir coûte que coûte contre les Brésiliens et Chiliens.

L’armée brésilienne du Nord mettra au bas mot deux mois pour faire sa jonction avec celle du centre, car elle doit traverser des forêts inextricables.

Celle du Sud mettra ou moins autant, car les difficultés sont les mêmes.

Les deux ailes des Brésiliens sont plus fortes que le centre, car elles doivent s’éparpiller beaucoup plus.

Par conséquent mes 500,000 hommes peuvent soutenir facilement, étant retranchés, le choc du centre d’abord et des ailes ensuite.

Cette armée sera commandée par l’inca lui-même, ayant comme chef d’état-major le colonel Nogi, parent du vainqueur de Port-Arthur, et qui fut lui-même attaché à l’état-major japonais à ce moment.

Pour que les Chiliens envahissent l’Araucanie, il faut qu’ils passent par les montagnes ou par mer. Je vais faire garder toutes les passes des montagnes et faire croiser les sous-marins. Je compte, sans être optimiste que les Chiliens seront arrêtés également pendant deux ou trois mois, car il faut compter qu’avant d’arriver au cœur de mon royaume, il faudra conquérir pic par pic.

Mes avions, du reste, feront bonne besogne.

Reste l’Argentine, dont je me charge de régler le compte.

Voyez-vous, Messieurs, quelque chose dans mon plan qui ne soit pas conforme à vos idées ? Parlez sans crainte de me froisser.

Dubois se leva et dit : Je crois être l’interprète de mes collègues en vous affirmant qu’ils approuvent complètement vos idées. N’est-ce pas Messieurs ?