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Voyons maintenant les forces maritimes de l’Argentine et du Brésil, du moins celles qu’ils pourraient aligner contre nous, car nous-mêmes, n’ayant pas de flotte de guerre, ils laisseront dans leurs ports les cuirassés et croiseurs pour ne se servir que des torpilleurs et sous-marins pouvant naviguer dans les rivières comme l’Amazone.

L’Argentine dispose de 25 torpilleurs et trois sous-marins. Le Brésil de 80 torpilleurs et de 4 sous-marins.

En regard de tout cela, nous ne pouvons opposer que six sous-marins partagés dans nos deux bases navales.

Mais je le répète, Messieurs, la guerre maritime m’importe peu. De plus, ces unités sont construites tout autrement que celles de l’A. B. C. : leur coque est en métal Dubois impénétrable aux obus et torpilles, leurs moteurs sont munis du dispositif Larmion pour la récupération de l’énergie et produire indéfiniment de l’électricité. Leurs torpilles contiennent de l’Haguenite, due aux savantes recherches de notre distingué confrère ici-présent.

Bref nos sous-marins sont invulnérables.

Un autre point qui a son importance pour nous, c’est le côté économique.

Dans ce domaine, voici ce que j’ai fait :

Depuis environ un an, j’ai fait acheter aux Bourses de Paris et Londres tous les emprunts argentins, brésiliens et chiliens que j’ai pu obtenir. Le public, dans l’éventualité d’une guerre, lançait ce papier en quantité. Croyant que les rachats provenaient des États eux-mêmes pour soutenir leurs cours, la hausse ne s’est pas produite.

Je suis donc détenteur de deux milliards de francs de ventes de ces pays, soit la presque totalité de ceux-ci.

Dès la déclaration de guerre, je lance ces valeurs à jet continu et empêche le placement de nouveaux emprunts.

Je ne connais pas un groupe assez puissant ni assez désintéressé qui puisse racheter le papier que j’offrirai.

Si la guerre est longue, ces pays vont s’épuiser financièrement, leur exportation se trouvera arrêtée par la guerre sous-marine que je porterai jusque dans leurs eaux.

Passons maintenant à l’aviation. Dans ce domaine nous sommes les maîtres incontestés. Le Brésil dispose de quatre dirigeables, six cents avions et 350 pilotes. L’Argentine de deux dirigeables, cinq cents avions et 300 pilotes. Le Chili d’un dirigeable, quatre cents avions et 275 pilotes. Cela leur donne sept dirigeables, 1,500 avions et 928 pilotes.