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Veuillez me faire tenir au plus tôt les plans et devis de l’usine à construire.

Rentré à l’hôtel, il remit à Dubois les 25,000 fr. promis et celui-ci lui remit le morceau de plaque qu’il avait apporté.

Dès qu’il fut parti, Lucien se dirigea vers la chambre de Linda. Ma jolie, dit-il en l’embrassant, si tout ce que les hommes que j’ai vus aujourd’hui est tel qu’ils me l’ont fait entrevoir, je crois que je deviendrai réellement invincible. Je n’en ai jamais douté, mon héros et suis heureuse que tu partages mon opinion ; resterons-nous longtemps ici ? Non, répondit Lucien, nous partons demain pour Liège, voir mon ami Jules Renkin et l’engager à venir avec nous. Puis nous irons en Angleterre et dans un mois nous retournerons chez nous.

Le lendemain, ils quittaient Paris dans la soirée, mais auparavant Lucien avait assisté à l’expérience de Ramier à la Tour Eiffel. Un message avait été lancé vers le Havre avec prière de répéter son contenu. Aucun autre poste que celui indiqué par l’inventeur n’avait répondu à l’appel. Lucien l’avait engagé à raison de 100,000 francs par an pour implanter son système en Araucanie et dans l’Empire du Soleil.

Son stage à Liège fut court. Il convainquit son ami Jules et sa femme, et ceux-ci lui promirent de l’accompagner.

Après quelques achats de matériel de scierie et autres dont il avait besoin, il partit vers l’Angleterre.

Là il s’aboucha avec une vingtaine de banques pour l’envoi de l’or anglais qu’il fabriquerait.

Il donna comme motif de ses envois, qu’il avait monopolisé tout le caoutchouc et autres matières premières et qu’il recevait beaucoup d’or anglais, la seule monnaie courante dans le bassin de l’Amazone.

Il était du reste résolu à ne pas envoyer des pièces neuves, mais à leur faire subir une préparation leur donnant un aspect usagé.

Les banquiers acceptèrent sans méfiance et se gardèrent bien de se faire connaître les uns aux autres un si bon client, susceptible de leur laisser en dépôt 25 ou 30 millions par an.

En éparpillant ainsi les dépôts, Lucien comptait émettre en Angleterre et France 3 à 400 millions de francs par an. Le reste, il l’écoulerait dans d’autres pays d’Europe et un peu partout en Amérique du Nord et du Sud. Il revint donc à Paris voir les savants engagés. Ceux-ci avaient tout préparé. Lucien paya les matériaux commandés et les fit adresser à Punta Arenas.

Quant à lui et toute sa suite, ils s’embarquèrent à Ostende sur un yacht qu’il avait acheté en Angleterre. Celui-ci avait la particularité