qu’elle n’arrivât, par terre et à pied, à recevoir des renforts de l’armée du nord opérant vers Manaos, il pouvait recevoir des renforts plus considérables. Tel était le plan grandiose de Lucien. Il l’avait soumis aux officiers japonais qui l’avaient trouvé conforme à leur tactique.
Un seul point noir à l’horizon : Que feraient les avions ? Pour s’en garantir il avait avec lui plusieurs batteries de canons spéciaux. Puis le Pérou lui avait envoyé 50 avions avec leurs pilotes respectifs car ce pays en avait besoin d’autant, pour l’armée opérant chez les Chiliens.
La Bolivie en avait 25 aussi mais elle les gardait pour son armée. À la hâte il en avait commandé 100 de plus en Europe qui lui arriveraient dans un mois.
Pendant ce temps les candidats s’entraînaient. Les jours se passaient. L’échéance fatale approchait.
Le heurt formidable allait bientôt se produire : une guerre comme jamais le monde n’en avait vue de pareille ; vraie boucherie car il n’y avait même pas de service sanitaire, sauf quelques médecins et sœurs de charité qui avaient demandé à suivre les opérations et qui avaient à la hâte recueilli des fonds pour former une ambulance. Trois jours avant l’échéance, arriva une dépêche du Président de la République des États-Unis ainsi conçue :
- Monsieur Lucien Rondia, Ascension.
En votre qualité de gendre de l’inca Atahualpa II ne pourriez-vous obtenir de celui-ci une prolongation du délai fixé par lui pour la reconnaissance de son empire et de ses droits ? Avant d’en appeler aux armes ne voudrait-il pas qu’une commission fût nommée qui, sous mes auspices, tâcherait d’aplanir le conflit surgi ? Nul plus que moi n’apprécie les êtres de sa race et serai très heureux de pouvoir le lui démontrer. Dans le cas où ma demande de médiation n’était pas agréée je tiens à vous dire qu’il me serait impossible de vous accepter comme belligérant pour la fourniture d’armes et de matériel de guerre.
Mes principes humanitaires m’interdisent de prêter un appui même indirect à cette lutte fratricide et sans merci qui va s’engager.
Pour votre gouverne je fais la même proposition à l’A. B. C. Veuillez m’accuser réception de la présente.
Lucien sourit en lisant ce télégramme. Le voilà bien le caractère yankee. Les affaires d’abord. Il a attendu que toutes les fournitures fussent faites pour m’offrir sa médiation ! Je vais lui télégraphier.
- Monsieur le Président de la République des États-Unis
Je reçois votre télégramme et m’empresse de le transmettre à l’inca Atahualpa II. J’attendrai sa réponse avant de commencer les hostilités.
Voudriez-vous avoir l’obligeance de me donner connaissance de la réponse de l’A. B. C. ? Peut-être par elle pourrait-on arriver à un accord pacifique que