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face aux 800.000 Brésiliens. Les instructeurs d’ici pourront commencer à les familiariser avec les armes modernes.

Il n’y a rien qui presse car il s’écoulera bien six mois et plus avant que le moindre homme parvienne à vos frontières. L’armée que nous devons battre tout d’abord est celle des Argentins qui avancera vers le Chili. Nous disposons de 250 bouches à feu comme elle, de 800 mitrailleuses contre 1000 qu’elle alignera mais par contre elle devra en distraire une partie pour attaquer nos Araucans retranchés dans les Andes.

Il nous faudra 400.000 hommes lesquels ajoutés aux 100.000 du Paraguay formeront une armée de 500.000 qui égalisera les 300.000 Argentins et les 200.000 Brésiliens du Matto-Grosso. Avez-vous des armes pour ceux-là ?

— Oui, dit l’inca, le Paraguay a commandé 500.000 fusils, 250 canons et 500 mitrailleuses avec les 50 millions prêtés.

Ils seront là d’un moment à l’autre. Peut-être sont-ils déjà arrivés.

— Eh bien, dit Lucien, à votre place je ferai continuer le voyage de 250 canons avec leurs munitions et les Japonais jusqu’au Paraguay par eau. Puis je ferai avancer les recrues par terre. Dans un mois ils seront arrivés et deux mois d’instruction suffiront pour les mettre en état de commencer la campagne. Le seul point noir est représenté par les cadres. En supposant que les mille Japonais deviennent tous officiers nous aurons un officier pour 500 hommes. Mais les cadres de sous-officiers et caporaux où les trouver ? Je vais réfléchir à cela. Peu après, il relevait la tête. À Buenos Ayres, Montevideo et même au Brésil il y a une foule d’étrangers de toutes les nationalités qui tous plus ou moins ont servi dans leur pays. Par l’annonce d’une bonne prime d’engagement nous en trouverons des milliers. Peu après le sans fil qui, depuis quelques mois fonctionnait comme poste émetteur, lançait dans toutes les directions l’appel à des cadres pour l’armée de l’empire du Soleil. Une prime de 5000 francs par tête était versée. Les engagements devaient se faire à toutes les légations et consulats du Pérou à l’étranger. Peu de jours après parvenaient les résultats. Aux États-Unis il y avait eu 20.000 engagements, pour le Mexique et l’Amérique Centrale 2000, Venezuela, Colombie et Équateur 5000, à l’Uruguay 2000. Quant au Brésil et à l’Argentine on ne put savoir le résultat car les gouvernements interdirent de publier la nouvelle.

L inca demanda au Pérou de bien vouloir câbler par fil à ses représentants l’acceptation des engagements. En même temps il faisait un envoi d’or équivalent à cent millions pour les enrôlés qui devaient recevoir la moitié de la prime en embarquant, le reste à destination.

Tous devaient être rendus à destination endéans les six semaines. Ceux qui pouvaient partir par l’Atlantique devaient débarquer à Monte-