Lucien. Elles furent acceptées d’enthousiasme.
Le lendemain matin Lucien et Linda accompagnés de Don Manuel partaient pour Puno. Ils y trouvèrent les délégués Péruviens, Boliviens et du Paraguay, en l’espèce le plénipotentiaire de ce pays à La Paz.
Après plusieurs entrevues un protocole fut signé qui donnait pleine satisfaction aux contractants. Les trois pays consentaient à faire cause commune avec l’inca. Dès que tous se quittèrent Don Manuel et sa suite retournèrent à Cuzco. Quelques jours après ils en repartaient pour Iquitos où ils s’embarquaient l’un pour le Para et le Japon, les deux autres pour l’Europe. Ils firent route commune vers le Brésil, puis le cacique changea de bateau. Les jeunes époux continuèrent leur route vers Lisbonne. Quant au trésor de guerre il retourna à Cuzco avec le télégraphiste du sans fil qui avait fini par se décider à y aller.
Aussitôt arrivés à Lisbonne, Lucien alla encaisser les chèques qu’il avait sur cette place. Ensuite il alla à Paris et à Londres toucher le restant. Quand tout fut liquidé il déposa le montant dans une banque de Bruxelles puis se rendit à Liège et un beau matin il se présenta chez son ami Jules à Wandre. Les Renkin habitaient toujours la même maison mais deux bébés étaient nés depuis le départ de Lucien. Leur joie fut immense en voyant Lucien.
— Comme tu es changé ! dit Jules, tu es devenu un autre homme, à ton avantage bien entendu.
Julie ne pouvait détacher ses yeux de Linda.
— Et vous avez trouvé cette jolie fille dans les pays sauvages ? demanda-t-elle.
— Oui, répondit Lucien, c’est la fille d’un des plus puissants monarques de la terre.
— Et que comptes-tu faire à présent ? demanda Jules.
— Mon ami, dit Lucien, je suis chargé d’une haute mission. Quand j’aurai fini je retournerai de nouveau dans mon pays d’adoption, peut-être pour toujours. Les jeunes époux restèrent toute la journée chez Jules puis le soir ils emmenèrent leurs amis à l’hôtel où ils étaient descendus. En les quittant Lucien leur dit : Liège sera mon quartier-général pendant plusieurs mois, sauf quand je devrai me déplacer pour quelques jours.
Peu de temps après il avait passé ses commandes un peu partout. 50.000 Mauser, dix millions de cartouches, mille mitrailleuses Wordenfeldt, chez Cockerill, avec les munitions. Il y en avait pour une vingtaine de millions. Ensuite il alla en Norvège où il parvint à acheter un vapeur pour un million de francs.
Par des annonces et agences il était parvenu à recruter un peu partout 400 aventuriers, anciens officiers la plupart, qui ne demandaient pas