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CHAPITRE II.

L’EMPIRE DU SOLEIL







J our pour jour, Don Manuel se trouva au rendez-vous.

Après avoir serré la main du jeune homme il s’informa si les armes et munitions se trouvaient là. Oui, dit Lucien, voici leur facture. Le cacique donna des ordres à ses serviteurs pour qu’ils en prissent livraison.

— N’aurai-je pas besoin de m’approvisionner de quelque chose ? demanda Lucien.

— Inutile, dit Don Manuel, vous trouverez mieux à destination. Le même jour, dans l’après-midi, la caravane se mettait en route. Elle se composait de Don Manuel, Lucien, quatre indiens, tous montés sur des mules puis de vingt lamas comme bêtes de charge.

Elle prit la route de la Bolivie, c’est à dire vers le sud-ouest mais en contournant le lac. Le soir on campa à la lisière de la forêt. Don Manuel et Lucien dormirent dans des hamacs, quant aux indiens, à tour de rôle, ils montèrent la garde autour des feux allumés pour éloigner du campement les moustiques et les bêtes féroces.

La nuit se passa sans incident. À l’aube, après les ablutions et un repas sommaire, ils se mirent en route.

Ils continuèrent le sentier muletier pendant six heures mais vers midi Lucien remarqua qu’au lieu de suivre le grand chemin la caravane prenait un tout petit sentier qui se rétrécissait de plus en plus pour devenir absolument imperceptible.

On se trouvait alors au pied d’une montagne abrupte. Sans hésitation les hommes et les bêtes commencèrent à gravir celle-ci. Tout à coup