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marchandises. Une heure après tout était terminé.

Don Manuel prit congé des deux hommes. En serrant la main de Lucien il dit :

— Dans six mois, jour pour jour, je serai au lac Titicaca. Au tambo de Morales à Puno vous me trouverez. Si par hasard moi je ne m’y trouvais pas, il y aurait toujours quelqu’un qui se chargerait de vous conduire à destination. Je ne vous recommande qu’une chose : quoiqu’il arrive en route n’ayez jamais la moindre hésitation. Elle pourrait vous être funeste ; adieu ! Dès qu’il fut parti, les deux hommes vaquèrent à leur travail. Le lendemain ils partaient pour Puno. Petitjean n’y resta que huit jours. Lucien commença ses montages, qui durèrent trois mois. La compagnie de navigation du Titicaca voulut profiter de sa présence pour faire vérifier tout le matériel. Lucien accepta ; quand Petitjean revint trois mois après, Lucien prit congé de lui. En partant il lui remit une longue lettre pour son ami Jules lui annonçant son départ pour les contrées rêvées. Ensuite il dit : Désormais ce sera vous le seul lien qui me reliera à la civilisation. Bien entendu si Don Manuel consent à vous porter mes lettres.

— En tout cas, dit Petitjean je le questionnerai toujours pour avoir de tes nouvelles.

Ensuite il embrassa Lucien : Au revoir, petit et bonne chance ! dit-il.

— Merci bien répondit ce dernier.