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— Vous aurez tout cela à votre disposition dit Don Manuel. Est-ce que Salomon et les Pharaons d’Égypte n’ont pas fait des travaux de montage autrement importants que celui-là ?

— C’est vrai dit Petitjean, mais pour que vous ayez plus commode, je commanderai les plus récents traités sur la matière, en Europe, puis les différents schémas pour que vous ayez plus de facilité à vous orienter.

Et maintenant, si ça vous plaît, nous pourrions examiner les marchandises que vous apportez.

— Si vous voulez dit Don Manuel. Je vais aller chercher mes hommes et mes bêtes et dans quelques minutes je suis de retour au magasin.

Dès qu’il fut parti, Petitjean dit à Lucien :

— Tu pars content avec lui ? N’as-tu pas d’hésitation à le suivre ?

— Pourquoi en aurai-je.

— Parce qu’il y a sûrement un mystère dans la vie de cet homme, répondit Petitjean.

Je le connais depuis une dizaine d’années continua-t-il. Mais il me commande parfois des objets si bizarres que je suis à me demander si derrière cette forêt vierge qui le cache aux regards indiscrets il ne se trouve pas un vaste empire qui, dans l’ombre, se prépare à étonner le monde un jour ou l’autre.

Ensuite je crois fermement qu’il n’est qu’un émissaire de quelqu’un d’autre plus puissant.

Ce qui me le prouve c’est que quand il revient il me commande des choses qui rendent inutiles celles qu’il m’a commandées avant ou qui sont destinées à d’autres personnes.

— Ce que vous me dites me fait désirer connaître ces pays plus qu’auparavant répondit Lucien.

Les deux hommes se levèrent et allèrent au magasin. Quelques instants après, Don Manuel arrivait accompagné de quatre indiens et des bêtes de somme.

Les charges furent déposées à terre.

Petitjean pesa les plumes de garce sur une balance, de même que l’or. Les boules de caoutchouc furent pesées sur une bascule. Le total donna 50 kilos de crosses, 305 kilos d’or et 10 500 kilos de caoutchouc fin.

Petitjean fit son calcul. Il y en a pour 225.000 soles fuertes dit-il soit 45.000 livres sterling à votre choix.

— C’est bon, dit Don Manuel. Ensuite il tira une longue liste d’objets dont il avait besoin.

— Il n’y a que le ciment dont je suis à court dit Petitjean. Je n’en ai que 5 barils mais j’ajouterai les 20 autres à la commande de ce jour avec les armes et munitions.

— Fort bien dit le cacique. Ses aides commencèrent à charger les