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domination française

Le siège de Québec de 1690 avait été une surprise ; il n’en fut pas de même des formidables préparatifs d’invasion de l’amiral sir Hovenden Walker, en 1711. Ils étaient connus depuis plusieurs mois à Québec, où il régnait à la fois une telle anxiété et une telle ardeur qu’on en était arrivé à désirer de voir paraître la flotte anglo-américaine. Des moyens de résistance, rendus inutiles par le désastre de l’Île-aux-Œufs[1] et l’anéantissement d’une partie de la flotte de Walker, avaient été organisés par le gouverneur-général, et, grâce à la générosité de ses habitants, la ville de Champlain put être considérée, en 1712, comme la place la plus forte, ou, plus exactement, la moins faible de l’Amérique du Nord[2].

  1. — 22 août 1711. Ce désastre fut connu dans la Nouvelle-Angleterre, et même en France, avant que la nouvelle n’en parvînt à Québec. À cette occasion, l’église de la basse ville de Québec, construite en 1688, et dédiée en 1690 à Notre-Dame de la Victoire, reçut le nom de Notre-Dame des Victoires et l’on érigea à Montréal une petite chapelle qui fut appelée Notre-Dame de la Victoire, sur le côté ouest du passage qui conduit actuellement de la rue Notre-Dame à la chapelle de Notre-Dame de Pitié.

    On lit dans l’Annuaire de Ville-Marie de M. Huguet-Latour : « Chapelle de Notre-Dame de la Victoire. — Les Sieurs de la Congrégation en firent poser la première pierre en l’année 1718 (sur un emplacement qu’elles avaient donné dans leur enclos proche de l’église), et ce, en exécution d’un vœu qu’avaient fait, en l’année 1711. les Demoiselles de la Congrégation externe et d’autres personnes, de bâtir, en l’honneur de la Mère de Dieu, une chapelle sous le nom de Notre-Dame de la Victoire.

    « Réduite en cendres le 11 avril 1768, elle fut rebâtie la même année, et la première messe y fut dite le 7 décembre 1768.

    « Cette chapelle servit de lieu de réunion aux Congréganistes de Notre-Dame de la Victoire, jusqu’au 14 octobre 1860, auquel jour ils fixèrent leur lieu de réunion à la chapelle de Notre-Dame de Pitié. »

  2. « On avait commencé, vers 1702, à fortifier cette ville sur les plans de M. Levasseur. Plus tard, en 1711 ou 1712, on avait jeté les fondements de deux tours, près des bastions Saint-Jean et du Palais, et élevé un mur derrière l’Hôtel-Dieu, sur la côte du Palais, d’après les plans de M. de Beaucourt. Mais tous ces plans étaient défectueux, et les travaux avaient été suspendus. M. de Vaudreuil