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domination française

compagnie des gardes, composée d’un Capitaine, d’un Lieutenant, d’un Cornette et de dix-sept Carabins.

« La garnison du Château, que les Fermiers du Canada entretiennent, est composée de deux Sergents et de vingt-cinq soldats. Ils ont trois mille sept cent soixante et dix livres et quatre cent quatre-vingts livres pour leur bois et leurs souliers. »

Le chiffre de la garnison du fort était à peu près le même trente-cinq ans auparavant, comme on peut le voir par le curieux document suivant, extrait des délibérations du Conseil Souverain de Québec du 2 juin 1665 :

« Sur la Requête présentée à ce Conseil par Antoine le Boesme dit la Lime, tendante à remontrer qu’il y a vingt-cinq ans qu’il sert le Roy en la charge de Canonnier dans le fort Sainct-Louis de Québeck, que le jour de la feste de Notre-Dame dernière, ayant esté pour tirer le canon suivant le commandement qui lui en fust faict, et après avoir tiré s’estant mis en devoir de recharger le dit Canon après l’avoir tiré, il n’eust pas sytost mis la cuiller et la poudre à l’embouchure que le dit Canon, qui estoit chambré, prist feu, et quoiqu’il eust passé l’escouvillon dedans, tira et jeta le suppliant à la renverse, luy brusla sa chemise, une partye du ventre, et luy emporta le poulce et le doigt mitancier, luy brisa et disloca les autres et lui estonna tellement la main, le bras, les nerfs et les artères, qu’enfin il est demeuré estropié le reste de ses jours, en sorte qu’il ne peut plus travailler de son métier d’armurier ni gaigner sa vye, requérant qu’il plaise au Conseil luy ordonner pension, que ses gaiges luy soient payéz toute sa vye, qu’on lui donne paye de Soldat dans la dicte garnison et que le Chirurgien soit payé aux dépens du Roy. Le Conseil veu les conclusions du Procureur-général du Roy, a ordonné que les