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le fort et le château saint-louis

« Le Château[1] est sur le bord d’une grande côte, escarpée de trente toises. Il est irrégulier dans sa fortification, ayant deux bastions du côté de la ville, sans aucun fossé. La maison du gouverneur-général est de cent vingt pieds de long, au-devant de laquelle est une terrasse de quatre-vingts pieds qui a la vue sur la basse-ville et sur le canal. Ce bâtiment est fort agréable, tant pour ses dedans que pour ses dehors, à cause des pavillons qui forment des avant et arrière-corps. Il est à deux étages ; il y manque encore un pavillon de trente-trois pieds de long.

« Il y a une batterie de vingt-deux embrasures à côté de cette maison, partie dans l’enceinte et partie au dehors, qui commande la basse-ville et le fleuve. À quatre cents pas au-dessus est le Cap au Diamant, de quatre-vingts toises de haut, sur lequel est une Redoute qui commande le Fort, la haute-ville et toute la campagne. »

« Ce Cap, continue La Potherie, est rempli de diamans dans ses rochers. Il y en a d’assez beaux, et s’ils avaient la fermeté du vrai diamant, on s’y tromperait aisément. Au-dessous du Cap, en tirant au nord-ouest à l’extrémité de la haute-ville, est un cavalier revêtu de pierre, sur lequel on peut mettre plusieurs pièces de canon, qui commandent la campagne, dans le milieu duquel est un moulin. On a fait un nouveau bastion qui met la ville à l’abri de l’insulte des ennemis.

« Le gouverneur-général a douze mille francs d’appointements, trois mille en qualité de gouverneur particulier, et autant pour le fret de ses provisions qu’il fait venir de France.

« Il a huit mille sept cent quarante-huit livres pour sa

  1. Le mot Château est pris ici dans l’acception du mot Fort.