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V


Armements de 1690. — Phipps devant Québec — Colin-Maillard au château. — Sommation et réponse. — Le fort en ruines. — Érection de nouvelles murailles, en 1693. — Une inscription. — Démolition du premier château Saint-Louis, en 1694.



La population de Québec et de la Nouvelle-France fut vivement alarmée, dans l’automne de 1690, en apprenant qu’une flotte de trente-quatre vaisseaux, partie des ports de la Nouvelle-Angleterre et commandée par l’amiral William Phipps, remontait le Saint-Laurent.

« On attendait des navires de France, dit Charlevoix, et il était à craindre que, ne se défiant de rien, ils ne vinssent se livrer entre les mains des Anglais. M. de Frontenac, qui pensait à tout, et avait conservé dans l’embarras d’une surprise, une présence d’esprit merveilleuse, dépêcha deux canots bien équipés par le petit canal de l’Île d’Orléans, avec ordre à ceux qu’il y fit embarquer, d’aller aussi loin qu’ils pourraient au-devant de ces navires, et de les avertir de ce qui se passait. Il fit aussi commencer en même temps une batterie de huit pièces de canon sur la