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domination française

afin que les bourgeois puicent y mettre leurs poudres sans avoir aucune communication avec celles du Roy.

« En l’état où sont nos poudres, comme on (en) a peu, elles demeures dans le château en l’état où il est. Il y a cinq ans et plus qu’il n’a fermé ; il y a des portes qui ne se ferment pas, et plus pesantes que les gens et murailles ne les peuvent porter. Il n’y a pas une guéritte ny un lieu d’où on puisse tirer. Nostre magasin pas achevé, il y a encore un endroit où avec un bouchon de paille on peut mettre le feu au corps de logis. Il y faudra une muraille et condamner la petite porte. Je feray faire un petit devis de ce qui sera nécessaire et vous l’envoyerai par le dernier vaisseau. »

« On a fait beaucoup de dépense au logement qui fait peur par les alarmes que l’on doit avoir du feu qui s’y peut metre aisément, ce bastiment étant tout de bois qui est comme des allumettes. Je vairay ce qu’il y faudroit d’ardoise et vous rendray compte de la dépense qu’il faudroit pour en couvrir la maison. »

Lorsque, en 1693, le comte de Frontenac fit réédifier et agrandir le fort Saint-Louis, les nouveaux murs d’enceinte furent construits au delà du « magasin des poudres, » qui se trouva ainsi renfermé à l’intérieur du fort. Cela ressort de l’extrait suivant d’une lettre adressée par Frontenac et Champigny (le gouverneur et l’intendant) au ministre, le 4 novembre 1693 : « Pour l’enceinte du fort, elle avait été commencée… dès l’automne dernier, ayant jugé que c’était l’endroit où l’on devait plutôt employer les fonds ordinaires destinés pour les fortifications, non seulement pour mettre en sûreté le magasin des poudres, qui était en dehors de la dite enceinte et fort exposé, mais encore parce que toutes les murailles tombaient en ruine… »