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domination française

mables, et même les réparer par des actes méritoires de religion[1] ».

« Elle décéda en son château de Denonville, le 18 mai 1710, à l’âge de soixante-quatre ans, après avoir reçu les sacrements de Pénitence et d’Extrême-Onction, et, le lendemain, elle fut inhumée dans le caveau de la chapelle seigneuriale jointe à l’église. »

« Le marquis de Denonville, Jacques-René de Brisay, la suivit de près dans la tombe, à l’âge de soixante-douze ans, et fut inhumé près d’elle, le 24 septembre 1710. » (Registres paroissiaux.)

Revenons au fort Saint-Louis. L’année même de son arrivée à Québec, en 1685, M. de Denonville fit construire, en dehors de l’enceinte du fort, à peu de distance de la rue des Carrières, le « magasin des poudres » que l’on a démoli au printemps de 1892, c’est-à-dire deux cent sept ans plus tard. Dans une lettre datée du 20 août 1685, M. de Denonville déclare lui-même qu’il fait construire ce magasin sans autorisation, à cause de l’urgence et du grand danger qu’il y avait de garder de la poudre dans le mal nommé Château Saint-Louis, disait-il, construit en bois[2], tombant en ruines et exposé à être détruit par le feu d’un instant à l’autre.

  1. Après l’incendie du monastère des Ursulines de Québec, le 20 octobre 1686, madame de Denonville voulut bien prendre la peine de faire une quête par la ville pour les dévouées religieuses si cruellement éprouvées, « allant elle-même de porte en porte, dit l’annaliste des Ursulines, et se faisant un plaisir de nous apporter journellement les offrandes qu’elle avait ainsi recueillies. » Le gouverneur et sa femme avaient d’abord fait eux-mêmes une première offrande de mille livres.

    E. G.

  2. La charpente, les planchers, les portes et les châssis du premier château étaient en bois ; le reste était en maçonnerie. Les murs extérieurs étaient peut-être lambrissés en bois.