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Nous devons faire mention ici de la visite que reçut le gouverneur-général du fameux chef iroquois Garakonthié, baptisé et confirmé en 1670 par Monseigneur de Laval, dans l’église paroissiale de Québec. M. de Courcelles en avait été le parrain, et ce fut pour le remercier de cette faveur que le fidèle ami des Français se rendit au Château. « À son entrée, dit le Père Le Mercier, il se vit salué par la décharge de tous les canons du Fort, et de toute la mousqueterie des soldats, qui étaient disposés en haie pour le recevoir. Pour conclusion de la fête, on lui présenta de quoi régaler pleinement toutes les nations assemblées à Québec, et leur faire un somptueux festin, que M. le Gouverneur avait fait préparer. »



    maison des villages, fournissaient du droguet, des étamines, des serges et du drap. Les cuirs du pays suffisaient à une grande partie de la population. Aussi, après avoir énuméré les progrès de l’agriculture et de l’industrie, Talon annonçait à Colbert, avec une juste satisfaction, qu’il pouvait se vêtir, des pieds à la tête, avec les productions du Canada, et qu’en peu de temps, la colonie, si elle était bien administrée, ne tirerait de l’ancienne France que peu d’objets de première nécessité. »

    Talon s’exprimait ainsi dans une lettre datée du 2 novembre 1671 : « Les jeunes gens du Canada se dénouent et se jettent dans les écoles pour les sciences, dans les arts, les métiers, et surtout dans la marine, de sorte que, si cette inclination se nourrit un peu, il y a lieu d’espérer que ce pays deviendra une pépinière de navigateurs, de pêcheurs, de matelots, d’ouvriers, tous ayant naturellement de la disposition, à ces emplois. »

    Le célèbre intendant s’était aussi occupé activement de l’exploitation des mines et du commerce d’exportation. Dès l’année 1666, il avait fait envoyer du goudron en France, du poisson, des céréales et du bois aux Antilles.