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le fort et le château saint-louis

militaires de notre ville sont les vestiges des redoutes françaises du Cap Diamant et le « bastion du bourreau, » situé entre la porte Saint-Jean et la côte du Palais[1].

« Lorsqu’on a démoli les portes Prescott et Hope, on a fait œuvre d’intelligence. Ces portes étaient laides et nullement antiques. Mais on a commis une faute en démolissant la belle porte du Palais, qui était un véritable ornement pour la ville.

« Donc, conservons les reliques historiques et les reliques artistiques : mais à bas les vieux hangars et les vieilles cuisines.

« Quelle idée étrange de vouloir conserver ces horreurs sans nom, sans histoire, simplement parce qu’elles sont vermoulues !

« Pauvre esprit humain, comme il lui est difficile de rester dans le droit sentier ! À côté de l’enthousiasme, il y a l’exaltation ; à côté de la science, il y a le charlatanisme ; à côté du courage, il y a la témérité ; à côté de l’archéologie, il y a la vétustomanie.

« Le mélodieux Lamartine a dit excellemment :

Et l’histoire, écho de la tombe,
N’est que le bruit de ce qui tombe
Sur la route du genre humain.


« La vieille cuisine de l’école normale n’a jamais entendu d’autres bruits que des bruits de casseroles : ce ne sont pas ceux-là qui doivent être répercutés dans nos annales historiques. »

  1. Les ouvrages en terre qui séparent la ville des faubourgs existaient sous le régime français. Leur revêtement en pierre a été refait vers 1815. La citadelle actuelle a été construite de 1823 à 1832, au prix de vingt-cinq millions de piastres.