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le fort et le château saint-louis

Mais il eût fallu dire tout cela plus tôt. Le bâtiment était déjà partiellement démoli ; et l’idée de le réparer et de faire du vieux-neuf ne plaisait pas à tout le monde. Puis, à côté de l’érudit M. LeMoine et du chevaleresque M. de Lotbinière, il y avait d’autres hommes qui ne se laissaient pas émouvoir par tous ces souvenirs étayés d’hypothèses, et poussaient à la démolition. De ce nombre était M. George Stewart, rédacteur en chef du Morning Chronicle, auteur d’une étude sur Frontenac, membre de la Société Royale du Canada, un lettré par conséquent.

Les travaux, cependant, étaient suspendus, et la bataille se continuait dans les journaux, — certain correspondant d’une publication anglaise prétendant que M. Le Moine faisait erreur dans ses conjectures, — lorsque le « syndicat » donna ordre aux démolisseurs de continuer leur œuvre. Ceux-ci ne se firent pas prier, et — la raison du plus fort étant toujours la meilleure, — on trouva que le syndicat avait raison.

Deux ou trois jours avant cette décision, le Courrier du Canada avait publié, sous la signature : « E. Rimbault, » l’article que voici :


« la vétustomanie.


« Je n’ai pas été peu surpris d’apprendre, ces jours derniers, que la démolition de la vieille cuisine de l’école normale Laval était arrêtée, parce qu’il avait plu à quelques personnes, dont je respecte les motifs sans partager leur manière de voir, de représenter à la compagnie du chemin de fer du Pacifique que l’on profanait une relique du passé.

« Tout le monde se fait antiquaire depuis quelque