camp et bien qu’on s’en fût aperçu de bonne heure, et qu’on employât tous les moyens pour en arrêter les progrès, néanmoins il s’étendit avec une rapidité étonnante dans l’étage supérieur, et continua à brûler en descendant, en dépit de tous les efforts des troupes et d’une douzaine de pompes. Maintenant il se présente aux regards avec ses cent ouvertures, ses cheminées à nu, et ses murs dévastés et noircis par les flammes. Hier l’après-midi une couple de pompes essayaient encore d’éteindre le feu dans l’aile du sud.
« Il fut originairement bâti par les Français dans un temps qu’on ne peut fixer d’une manière certaine ; et quoiqu’il ait été changé et embelli, particulièrement sous l’administration de sir James Craig (ce qui coûta 10,000 £ à la province), ce sont encore les murs originairement bâtis, lesquels ont échappé, sauf quelques légers dommages, au siège de 1759 par les Anglais, à celui de 1775 par les Américains et au bombardement par sir William Phipps en 1690[1].
« Depuis une cinquantaine d’années[2] après la découverte du pays, cette place a été successivement le quartier-général de toutes les possessions françaises, à l’époque où elles comprenaient toute l’Amérique Britannique du Nord actuelle, ainsi que la Louisiane et les territoires le long du Mississipi ; et depuis 1759 jusqu’en 1778, que s’effectua l’indépendance américaine, devint le siège du princi-