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domination française

lieu, pour fonder dans la Nouvelle-France un Hôtel-Dieu dédié au Précieux Sang du Rédempteur.

Elles étaient accompagnées de trois missionnaires Jésuites : les Pères Vimont, Poncet et Chaumonot.

Ce fut un événement considérable que l’arrivée de ces « filles de la prière » dans le pays alors presque entièrement sauvage du Canada. Il causa une grande joie parmi les colons français groupés autour du fort Saint-Louis ou dispersés le long des rives du Saint-Laurent, et fit naître des espérances que deux siècles et demi d’un dévouement admirable ont amplement justifiées.

M. de Montmagny se rendit à la rencontre des nobles femmes, — qui se prosternèrent en mettant le pied sur le rivage, et baisèrent avec respect le sol de leur nouvelle patrie, — puis, suivi de toute la population de Québec, il les conduisit à Notre-Dame-de-Recouvrance[1], où un Te Deum fut chanté, « entonné par le R. P. Le Jeune,… poursuivi par toutes les voix de la foule, tandis que le canon du fort annonçait au loin le joyeux événement. »

La petite société de Québec offrait, sous M. de Montmagny un spectacle original et charmant. On y retrouvait l’image de la vieille société française, avec quelques traits particuliers que faisaient naître les exigences du climat, la lutte pour l’existence dans des conditions inconnues en Europe, et le contact avec les aborigènes.

Le gouverneur voulut recevoir les Hospitalières et les

  1. Cette église fut détruite par un incendie l’année suivante (1640). Elle avait été construite par Champlain en 1633, puis agrandie en 1634, et était située à peu de distance du fort, au nord de la Place d’Armes actuelle.