Page:Gagnon - Le fort et le château Saint-Louis (Québec), 1908.djvu/189

Cette page a été validée par deux contributeurs.
189
domination anglaise

Arrivé en 1795. — MM. Joseph-Pierre Malavergue, Jacques Delevaivre, Claude-Gabriel Courtin, Jean Raimbault, F. Lejamtel de la Blouterie.

Arrivés en 1796. — MM. Jean-Baptiste Chicoineau, P.S.S., Charles-Vincent Fournier, C. Bonaventure Jahouin, Jacques-Guillaume Roque, P.S.S., Antoine Houdet, P.S.S., Jean-Baptiste Saint-Marc, Urbain Orfroy, Antoine Villade et Pierre-René Joyer.

    s’était attachés par ses belles qualités et par le charme de sa conversation. Au Canada, il avait eu à souffrir des mauvais procédés d’un lieutenant-gouverneur qui le traita assez mal ; après son retour en France, il eut à subir de plus rudes épreuves, car il devint l’objet des soupçons de l’empereur. Nommé en 1806 curé des Missions Étrangères, à Paris, il prit son domicile au séminaire du même nom. À Québec, il avait eu des rapports avec le duc de Kent, qui lui adressa à Paris quelques lettres dictées par la bienveillance ; c’en fut assez pour le faire soupçonner de déloyauté par Napoléon. Au mois d’octobre 1810, il fut saisi par la police et transféré à Vincennes ; on le relégua ensuite à Fenestrelle, puis à Campiano et enfin à Verceil. Durant quatre ans, il subit un exil non mérité, au préjudice de ses affaires, de sa santé, de son ministère, et ne rentra en France qu’après la chute de l’empire.

    « Pendant cette longue persécution, l’abbé Desjardins dut rompre toute communication à l’extérieur ; mais après son élargissement, il reprit sa correspondance avec ses amis du Canada, et surtout avec Mgr Plessis, et la continua toujours ensuite fort régulièrement.

    « M. Desjardins refusa, en 1817, l’évêché de Blois, et en 1823 celui de Châlons-sur-Marne. En 1819, le cardinal de Périgord, archevêque de Paris, le nomma grand-vicaire et archidiacre de Sainte-Geneviève, et lui donna un logement à l’archevêché. Lors du pillage de l’archevêché, en 1831, il perdit sa bibliothèque, ses tableaux, ses meubles et tout ce qu’il possédait d’argent. Il était alors à Conflans, d’où il s’échappa avec Mgr de Quélen, archevêque de Paris. L’abbé Desjardins mourut le 18 octobre 1833. C’est à lui que le Canada doit un grand nombre de beaux tableaux, qu’il fit vendre dans le pays, à un prix si modique que plusieurs fabriques de la campagne en achetèrent pour remplacer des toiles de peu de valeur. Ces tableaux, enlevés pendant la révolution aux monastères, aux couvents, aux églises, avaient été entassés dans un grenier, d’où on les tira au commencement de l’empire pour les vendre à l’encan. Désireux d’enrichir le Canada de quelques bonnes toiles, M. Desjardins les acheta et les envoya à son frère, alors chapelain de l’Hôtel-Dieu de Québec. Jusqu’à sa mort il fut le protecteur et l’ami des jeunes Canadiens qui allaient étudier à Paris. » (Vie de Mgr Plessis, par l’abbé J.-B.-A. Ferland. — Le Foyer Canadien, année 1863).