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le fort et le château saint-louis

Québec et reconstruire en pierre le fort Saint-Louis, édifié primitivement de « fascines, terres, gazons et bois. » Dès 1636, il s’occupa de cette reconstruction et mit les ouvriers à l’œuvre. Dix ans plus tard, les tailleurs de pierres et les corroyeurs avaient tant à faire à Québec, que, dans un contrat « faict et passé au fort Saint-Louis de Québec l’an 1646 le 17e jour d’octobre après midy, » entre Jean Bourdon, ingénieur et arpenteur, représentant « Messieurs les habitans de la Nouvelle-France, » et Louis Robineau dit Breton, Toussaint Tireau dit Lagrange, tailleurs de pierre, et Denis Chenillart dit Argencourt, corroyeur, pour faire « revestir de murailles un bastion qui est au bas de l’allée Montcalvaire[1], dépendant du fort Saint-Louis de Québec »…, il est dit que les ouvriers ne pourront « entreprendre aucun (autre) ouvrage sans la volonté et consentement du dict sieur Bourdon sy ce n’est toutesfois après le bastion faict »[2].

Le 1er  août 1639, à sept heures du matin, le canon du fort Saint-Louis annonça au petit poste de Québec, dont la population ne dépassait pas deux cent cinquante âmes, l’arrivée des premières femmes consacrées à Dieu qui soient venues en Canada : c’étaient la Mère Marie Guyart de l’Incarnation, la Mère Marie de Savonnières de Saint-Joseph, Marie Cécile de Sainte-Croix, Ursulines, avec leur dévouée fondatrice, Madeleine de Chauvigny de la Peltrie ; puis la Mère Marie Guenet de Saint-Ignace, la Mère Anne Le Cointre de Saint-Bernard et la Mère Marie Forestier de Saint-Bonaventure, Hospitalières, envoyées par la duchesse d’Aiguillon, nièce du cardinal de Riche-

  1. La rue Mont-Carmel.
  2. Greffe de Tronquet.