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domination anglaise

L’adoption de l’Acte de Québec de 1774 par le Parlement britannique, causa un grand mécontentement chez une certaine classe d’Anglais, et un plus grand encore peut-être parmi les habitants des colonies anglo-américaines. Dans une réunion du Congrès de Philadelphie, tenue le 21 octobre 1774, par les délégués du New-Hampshire, de Massachusetts Bay, de Rhode Istand and Providence Plantation, du Connecticut, de New-York, de New-Jersey, de la Pennsylvanie, des comtés de New-Castle, Kent and Sussex on Delaware, de Maryland, de la Virginie, de la Caroline du Nord et de la Caroline du Sud, il fut résolu d’envoyer en Angleterre un document désigné sous le nom de « Adresse au peuple de la Grande-Bretagne, » où se lisait ce qui suit au sujet de l’Acte de Québec :

« … Nous ne pouvons nous empêcher de nous en plaindre comme d’une loi ennemie de l’Amérique Britannique, et nous ne pouvons cacher notre étonnement de ce qu’un Parlement britannique puisse jamais consentir à établir dans ce pays une religion qui a fait verser des déluges de sang sur notre isle, et répandu l’impiété, la bigoterie, la persécution, le meurtre et la rébellion dans toutes les parties du monde. »

Dans une autre séance de ce même Congrès de Philadelphie, tenue cinq jours plus tard (le 26 octobre 1774), ces mêmes délégués, désireux d’entraîner les Canadiens dans leur révolte contre l’Angleterre, adressaient aux habitants de la province de Québec ces paroles hypocrites :

« … Nous sommes trop bien informés de la libéralité des sentiments qui distinguent votre nation pour imaginer que la différence de religion vous donnera des préjugés contre une amitié cordiale avec nous. Vous savez que la