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le fort et le chateau saint-louis

à l’occasion de la naissance de la Reine (Charlotte de Mecklembourg-Strelitz, femme de George III) :

« La Discorde éteint son flambeau,
Pallas, au jour de sa naissance,
Nous offre à tous sa bienveillance
Et son pacifique rameau.

« Que chacun, assis à son ombre,
Goûtant les douceurs de la paix,
Chasse de son cœur à jamais
Regrets et chagrins à l’air sombre.

« Affreux compagnons de Vulcain,
Cessez, Cyclopes détestables,
Par vos foudres trop redoutables,
De consterner le genre humain.

« Ce Roi favori de Neptune
Qui règne et sur terre et sur mer,
D’un pays dompté par le fer
Désire assurer la fortune.

« C’est ce qu’annoncent ces éclairs,
Ces feux, ces éclats de tonnerre,
Ces astres, partis de la terre,
Qui vont se perdre dans les airs.

« Apprends donc en ce jour de fête
À ne plus déplorer ton sort,
Peuple aux justes lois plus fort
Soumis par le droit de conquête.

« Déjà les arts en liberté,
Paraissant avec allégresse,
Dans le palais de la Sagesse
Y sont reçus avec bonté.

« À ces traits, reconnais l’ouvrage
De ce gouverneur généreux
Qui consacre à te rendre heureux,
Ses soins, ses biens, ses avantages.

« Son nom ainsi que ses bienfaits
Seront à jamais pour sa gloire
Dédiés au temple de mémoire.
Ciel, comble pour lui nos souhaits ! »