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le fort et le château saint-louis

établit ses bureaux au monastère des Ursulines, où se tinrent les réunions du conseil — juge des causes militaires et civiles — qui fut créé après la capitulation de Montréal.

Le château Saint-Louis eut à subir trois restaurations sous le régime anglais : l’une en 1764 ; une autre en 1786, et une troisième de 1808 à 1811. Ce fut au cours de l’une de ces restaurations, — probablement la première, par suite des dommages causés par le bombardement de 1759, — que disparurent les « arrière-corps » dont parle La Potherie, et qui faisaient légèrement saillie aux angles de l’édifice, du côté du fleuve Saint-Laurent. Les dessins que l’on a fait du château Saint-Louis après les réparations de 1808-11 (au cours desquelles le château fut haussé d’un étage), représentent la façade qui donnait sur le fleuve comme étant entièrement unie.

Chacun sait le rôle généreux que jouèrent ici les deux premiers gouverneurs qui nous furent donnés par l’Angleterre : le général Murray d’abord, puis le général Guy Carleton[1]. L’histoire a laissé leurs noms au souvenir reconnaissant de nos populations françaises et catholiques.

Les premières instructions envoyées d’Angleterre au général Murray étaient absolument odieuses. Le gouverneur n’en tint compte que dans une mesure fort restreinte. Il s’en expliqua plus tard à Londres, où on ne lui fit aucun reproche. Cet homme droit admirait la dignité et l’honorabilité des Canadiens, dont il avait déjà eu l’occasion d’apprécier la valeur au point de vue militaire ; par

  1. Le premier gouverneur en titre du Canada, sous le régime anglais, fut le général Amherst ; mais il séjourna à peine dans le pays. Il fut remplacé par trois gouverneurs régionaux : Murray à Québec, Gage à Montréal et Burton aux Trois-Rivières. Le général Murray ne fut nommé gouverneur de tout le Canada, ou province de Québec, qu’en 1764.