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le fort et le château saint-louis

Le général mourut à cinq heures du matin, le 14 septembre, chez le chirurgien Arnoux, à peu de distance de la chapelle des Ursulines, que l’artillerie anglaise n’avait pas détruite, et où il fut inhumé.

Il avait quarante-sept ans.

« Ce fut le soir même du 14, vers les neuf heures, à la lueur des flambeaux, dit l’auteur de l’Histoire des Ursulines de Québec, que se fit la cérémonie funèbre ; les ténèbres et le silence planaient tristement sur les ruines de la cité, pendant que défilait, du château Saint-Louis aux Ursulines, le lugubre cortège, composé du clergé, des officiers civils et militaires, auxquels se joignirent, chemin faisant, les hommes, les femmes et les enfants qui erraient çà et là au milieu des décombres. Les cloches restèrent muettes, le canon ne résonna point, et les clairons furent sans adieu pour le plus vaillant des soldats[1]. »

Ramezay, le commandant de la place, réunit un conseil de guerre le 15 septembre, pour y discuter l’opportunité de livrer à l’ennemi la ville, en partie détruite, dont la population exténuée souffrait de la faim. Ce conseil se composait de MM. de Ramezay, président, de Bernetz, Doms, d’Ailleboust-Cerry, de Pellegrin, de Lusignan (fils), de Marcel, de Parfouru, de Saint-Vincent, D’Aubrepy, Daurillaut, de l’Estang de Celles, de Johannès, de Fiedmont, de Brigart, — presque tous des officiers de second rang. On y fit connaître la recommandation de

  1. On a bien voulu nous communiquer les annales manuscrites des Ursulines de l’époque. Nulle part il y est dit que Montcalm mourut ou fut transporté au château Saint-Louis. Il est probable que la narratrice de 1866 n’a indiqué le château comme le lieu de la mort du héros (page 7, vol. iii) que d’après un auteur moderne, — auteur d’ordinaire bien informé, mais qui nous paraît s’être trompé sur ce point.