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de leurs bâtiments, en longeant la rive droite du fleuve, avaient réussi à le remonter jusqu’à Sillery et au delà, malgré le feu des batteries du fort Saint-Louis et de la citadelle du cap Diamant.

Une descente avait été vainement tentée à Deschambault. Les Anglais y avaient perdu une vingtaine d’hommes. Du côté des Français, un seul homme avait été légèrement blessé. D’autres tentatives de débarquement sur la rive nord du fleuve avaient également échoué.

Le 12 septembre, Wolfe dit à ses officiers découragés : — Nous allons risquer cette nuit une descente à Sillery, et si nous ne réussissons pas à nous établir sur les Hauteurs d’Abraham, je vous promets que la flotte lèvera l’ancre dès demain.

Le général n’avait guère foi dans cette nouvelle opération, et il se sentait envahi par un grand sentiment de tristesse. Le lendemain, il expirait sur le champ de bataille des Plaines d’Abraham, au moment où les lauriers de la victoire allaient ceindre son front, et Montcalm, son adversaire, rentrait dans Québec, mortellement blessé.

Le combat du 13 septembre 1759 est un événement considérable dans l’histoire, non pas par lui-même et pris isolément, mais à cause de l’inexplicable capitulation qui le suivit à cinq jours d’intervalle. Les deux événements sont, bien distincts l’un de l’autre : à distance, cependant, ils semblent n’en former qu’un seul et le premier grandit de toute l’importance du second.

Les conséquences en furent très graves.

« La bataille des Plaines d’Abraham, considérée au point de vue du nombre, dit l’abbé Casgrain, ne tut qu’une sanglante escarmouche puisque les deux armées réunies ne formaient pas dix mille hommes. Mais, observée au