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la guerre de sept ans

tion, de Frontenac, de Toronto, de Niagara, de Presqu’île, de Détroit, des Miamis, de la Rivière-aux-Bœufs, de Machault, de Duquesne, de Saint-Joseph, de Chicago, de Crèvecœur, de Chartres, sur le Mississipi, avait négligé de fortifier les hauteurs de Lévis, qui font face au cap Diamant, et la citadelle de la capitale de la Nouvelle-France était dans un état déplorable. Mais l’activité et le bon vouloir des troupes franco-canadiennes avaient suppléé à tout du côté qui semblait le plus menacé. Des retranchements considérables, flanqués de dix redoutes garnies de canons, avaient été construits sur la côte qui s’étend de l’embouchure de la rivière Lairet à la cataracte de la Montmorency, et les efforts de l’ennemi pour opérer un débarquement sur la plage de Beau port avaient été repoussés avec perte.

Les Anglais avaient même essuyé une déroute complète au gué de la Montmorency, le 31 juillet, et perdu près de six cents hommes dans cet engagement, ainsi que deux vaisseaux, échoués sur le rivage et qu’ils avaient brûlés en se retirant.

La perte des Français et des Canadiens dans cette affaire n’avait été que de trente hommes, dont dix tués et vingt blessés.

Un nouveau corps de deux mille Anglais tenta de reprendre l’offensive et voulut traverser le gué ; mais, s’apercevant qu’il s’engageait sur un terrain dangereux, il se retira aussitôt, fort heureusement pour les Français, qui n’avaient plus de poudre. Après le combat, les Franco-Canadiens donnèrent la sépulture à quatre-vingt-trois soldats anglais.

Les assiégeants commençaient à songer à la retraite. Cependant ils occupaient la côte de Lévis, et vingt-deux