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le fort et le château saint-louis

la rudesse des militaires, les tyranniques ordonnances de l’intendant et les odieux accaparements des associés de la Friponne[1].

Pour porter un jugement éclairé sur les événements qui ont marqué les dernières années du régime français en Canada et laisser à chacun la part de responsabilités qui lui incombe, il est deux documents qu’il importe de bien connaître ; la commission du gouverneur-général et la commission de l’intendant.

Le gouverneur-général occupait le premier rang dans la colonie, dont il était avant tout le chef militaire. L’extrait suivant de la lettre de nomination du dernier gouverneur de la Nouvelle-France fait voir quelles étaient ses attributions :

« … À ces causes et autres à ce nous mouvans, nous avons le dit sieur de Vaudreuil de Cavagnal fait, constitué, ordonné et établi, et par ces présentes signées de notre main, faisons, constituons, ordonnons et établissons gouverneur et notre lieutenant-général en Canada, la Louisiane, Isle Loyale, Isle Saint-Jean et autres isles, terres et pays de l’Amérique Septentrionale, pour avoir commandement sur tous nos gouverneurs et lieutenans établis dans nos dits pays, comme aussi sur les officiers des conseils supérieurs et sur les vaisseaux français qui y navigueront, soit de guerre à nous appartenans, soit de marchands ; assembler quand besoin sera les communautés, leur faire prendre les armes ; composer et accommoder tous différends nés et à naître dans les dits pays, soit entre les seigneurs et principaux d’iceux, soit entre les particuliers

  1. Voyez, au sujet des rapports entre Français et Canadiens français dans les dernières années de l’ancien régime, le chapitre xvi de l’ouvrage de M. Ch. Gailly de Taurines intitulé : La Nation Canadienne. — E. Plon, Nourrit et Cie, éditeurs, Paris. 1894.