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la guerre de sept ans

1756, peu de temps après le combat naval de l’île Minorque. Le marquis de la Jonquière, qui le remplaça dans le gouvernement de la Nouvelle-France, s’occupa, lui aussi, de la question des frontières, tant du côte de l’Acadie que du côté de l’Ouest.

C’était un habile marin. Il était grand de taille, plein de courage, constant dans ses entreprises, mais peu instruit. Il passait pour riche, mais parcimonieux. On a raconté que, peu de temps avant sa mort, il avait ordonné de ne pas se servir de bougies dans sa chambre, mais de les remplacer par de simples chandelles de suif, « disant qu’elles coûtaient moins cher et qu’elles éclairaient aussi bien. »

Le marquis de la Jonquière mourut au château Saint-Louis le 17 mai 1752, à six heures et demie du soir, et fut inhumé dans l’église des récollets[1].

La guerre de Sept Ans, qui, pour l’Europe, marque la période comprise entre les années 1756 et 1763, fut précédée de deux années d’hostilités en Amérique. Conformément à des instructions venues de France, le marquis Duquesne de Menneville, successeur du marquis de la Jonquière et gouverneur de la colonie de 1752 à 1755, fit construire, dans les régions situées au Sud-Ouest du Canada, plusieurs forts, dont l’un — nommé Fort Duquesne par M. de Contrecœur — s’éleva dans la fertile vallée tant convoitée par les colons anglo-américains, et sur des fondements commencés par eux, à l’endroit occupé aujourd’hui par la ville de Pittsburg, près du confluent où les eaux de l’Alléghany et de la Monongahéla donnent naissance à la rivière Ohio ou Belle-Rivière. Cet événement, bientôt suivi de l’assassinat de Jumonville, fut le signal de rencontres et de combats que nous n’avons pas

  1. Les récollets étaient les aumôniers ordinaires du fort Saint-Louis. Kahn dit qu’ils l’étaient également de tous les forts occupés par au moins quarante hommes.