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domination française

Würtele, — plus tard le juge Würtele de Montréal, comme héritier des fiefs et seigneuries de Deguire ou la Rivière David et du Bourg Marie de l’Est, dans le district de Richelieu.

Les archives du département des Terres de la Couronne, à Québec, contiennent tous les actes authentiques de foy et hommage et d’aveu et dénombrement de la tenure seigneuriale en Canada. Monsieur T. P. Bédard, qui a fait un catalogue raisonné de ces documents, s’exprime ainsi, au sujet des actes d’aveu et dénombrement :

« Le seigneur était tenu de fournir au roi ou seigneur dominant, l’aveu et dénombrement de sa seigneurie, quarante jours après avoir été reçu à foi et hommage. (Art. 8, Coutume de Paris.)

« L’aveu et dénombrement consistait en un acte notarié indiquant la situation du fief et ses dimensions, donnant la description du manoir et de ses dépendances, et faisant connaître les noms des tenanciers, les dimensions de leurs terres, avec les tenans et aboutissans, et tous les droits de cens et rentes qui sont dus.

« Les registres qui contiennent ces actes offrent de l’intérêt aux écrivains et aux chercheurs, en ce qu’on y trouve la description des maisons seigneuriales, généralement assez modestes, sauf celles des seigneuries de Longueuil et de Beaupré, et celle des Sulpiciens, dans l’île de Montréal, sous la domination française. Pendant la domination anglaise, tous les seigneurs portèrent foi et hommage, mais seuls les Sulpiciens fournirent un aveu et dénombrement de leur seigneurie. On y trouve les noms de tous les propriétaires de la ville de Montréal et des paroisses de l’île. »