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le fort et le château saint-louis

paraissent plus rapprochées les unes des autres, et offrent davantage l’aspect d’un village bâti sur une seule rue se prolongeant indéfiniment.

« Toutes les femmes du pays, sans exception, portent le bonnet. Leur toilette consiste en un court mantelet sur un jupon qui leur va à peine au milieu de la jambe ; une croix d’argent est suspendue à leur cou. En général, elles sont fort laborieuses ; cependant j’en ai vu quelques-unes qui, comme les Anglaises des colonies, ne faisaient rien que caqueter toute la journée. Lorsqu’elles travaillent en dedans de leurs maisons, elles fredonnent toujours, les filles surtout, quelques chansons dans lesquelles les mots amour et cœur reviennent souvent…

« 6 août 1749. — Québec, la ville la plus importante du Canada, est située sur la côte occidentale de la rivière Saint-Laurent, tout au bord de l’eau… La montagne sur laquelle la haute-ville est située s’étend bien au-dessus des maisons de la basse-ville, bien qu’elles aient trois ou quatre étages de haut ; rien qu’à jeter un coup d’œil du palais[1] sur la basse-ville, dont partie se trouve immédiatement au-dessous, est assez pour donner le vertige…

« Le palais… (château Saint-Louis) est situé sur le côté ouest (du fleuve Saint-Laurent) et le côté le plus escarpé de la montagne, juste au-dessus de la basse-ville. Ce n’est pas précisément un palais, mais un grand bâtiment en pierre, à deux étages, s’étendant du nord au sud. L’entrée est à l’Ouest, sur une cour entourée partie par un mur,

  1. Kalm appelle palais le château Saint-Louis, et il appelle maison de l’intendant le palais de l’intendant. Le nom de « palais », donné à la résidence de l’intendant, est dû au fait que le Conseil Supérieur y tenait ses réunions. Lorsque, exceptionnellement, le Conseil Souverain (appelé plus tard Conseil Supérieur) se réunit au fort Saint-Louis, il tint ses séances « dans la première ou dans la deuxième salle du château. » — E. G.