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chansons populaires


au jardin de mon père un oranger lui ya


Le « marché de Lava » dont il est parlé dans cette chanson, n’est autre chose que le marché de Laval, ville française du département de Mayenne. De Laval on a fait Lava pour la rime. J’ai entendu chanter à Québec :

Au marché où tout va, limouza…

Ces couplets se chantent encore en Normandie, le plus souvent en chœur, et sur un air de litanies du chant grégorien. Le refrain normand ne ressemble pas du tout au nôtre.

On remarquera que le refrain joue un grand rôle dans cette chanson. C’est là un des traits caractéristiques de la chanson normande. « Dans les campagnes de l’Avranchin, dit M. Eugène de Beaurepaire, elles accompagnent (les chansons) les travaux de la moisson et surtout la cueillette du chanvre… En écoutant le soir ces poésies singulières… en se croirait volontiers reporté à des époques fort anciennes. Deux lignes au plus composent le couplet. Le refrain est vraiment la partie la plus importante ; il supplée à la pauvreté ou à l’absence de la rime, et c’est lui qui donne toujours lieu aux fantaisies vocales les plus compliquées. »