Page:Gagnon - Chansons populaires du Canada, 1880.djvu/364

Cette page a été validée par deux contributeurs.
346
CHANSONS POPULAIRES
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

sujet au point de vue de l’art moderne. « Une cause d’erreurs malheureusement trop commune dans les arts, a dit un écrivain français, est la prétention de soumettre, à toute force, les monuments d’une époque reculée aux règles des époques récentes, et de compromettre ainsi la sûreté du coup d’œil rétrospectif par la rétroactivité des jugements » … « La pente à l’anachronisme, a dit aussi M. Vitet, l’application involontaire de nos idées, de nos habitudes, à la recherche des choses d’un autre temps, est une des grandes sources d’erreurs en archéologie. »

De tout ce qui a été dit dans ces Remarques, comme aussi dans quelques unes des Annotations qui les précèdent, on a déjà pu tirer et nous tirerons les conclusions suivantes :

1o Que la tonalité grégorienne, avec ses échelles modales et son rhythme propres, n’est pas un reste de barbarie et d’ignorance, mais une des formes infinies de l’art, forme parfaitement rationnelle et éminemment propre à l’expression de sentiments religieux.

2o Que le peuple de nos campagnes, dont les chants se rapprochent tant de cette tonalité, est bien encore le digne descendant de ces vaillants et pieux enfants de la Bretagne, du Perche et de la Normandie, qui, le fusil d’une main, et de l’autre tenant la charrue, commencèrent, avec tant de courage, les premiers établissements de la Nouvelle-France.

Séparateur