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CHANSONS POPULAIRES

laires, examinons-les dans leurs modes — échelles des sons — et dans leur rhythme. Examinons aussi jusqu’à quel point ils sont susceptibles de s’unir avec l’harmonie. Cet examen nous permettra de porter un jugement plus éclairé sur l’esthétique de cette musique du peuple.


échelle des sons.


Dans son acception générale, le son, suivant Boëce, « est un battement d’air continué jusques au sens de l’ouye sans interruption aucune. »

Les milliers de bruits qui remplissent la nature n’ont pas tous le caractère musical. Pour qu’un son porte le caractère musical, il faut qu’on puisse lui assigner une place dans une échelle ou série de sons quelconque de manière que l’oreille ne le confonde pas avec un son plus grave ou plus aigu.

L’immense échelle des sons musicaux, depuis le plus grave jusqu’au plus élevé que l’oreille puisse entendre, se divise naturellement par intervalles que, dans le système musical qui nous est familier, nous appelons octave.[1]

Les sons compris entre les notes extrêmes d’une octave, se divisent de différentes manières, et par leur succession du plus grave au plus aigu, ou vice versa, constituent ce qu’on appelle gamme.

  1. Cet intervalle d’octave qui consonne si parfaitement à l’oreille, est aussi admirable d’ordre et de proportion dans ses causes que dans ses effets. Que l’on fasse entendre un son donnant 200 vibrations par seconde, le premier son identique à l’aigu donnera 400 vibrations, le second 800, et ainsi de suite.