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chanson : « Un refrain, peut-être la seule trace de souvenirs qui remontent à l’époque druidique. »

« Il ne peut y avoir de doute sur le fait que cette coutume et ce refrain aient pour origine première la cueillette du gui, sur les chênes des forêts sacrées, et le cri de réjouissance que poussaient les prêtres de la Gaule druidique : Au gui l’an neuf, quand La plante bénie tombait sous la faucille d’or des Druides.

« Dans nos campagnes, c’était toujours une quête pour les pauvres qu’on faisait, dans laquelle la pièce de choix était un morceau de l’échine du porc, avec la queue y tenant, qu’on appelait l’échignée ou la chignée. Les enfants criaient à l’avance en précédant le cortège : la Ignolée qui vient ! On préparait alors sur une table une collation pour ceux qui voulaient en profiter et les dons pour les pauvres.

« Les Ignoleux, arrivés à une maison, battaient devant la porte, avec de longs bâtons, la mesure en chantant : jamais ils ne pénétraient dans le logis avant que le maître et la maîtresse de la maison, ou leurs représentants, ne vinssent en grande cérémonie leur ouvrir la porte et les inviter à entrer. On prenait quelque chose, on recevait les dons dans une poche qu’on allait vider ensuite dans une voiture qui suivait la troupe ; puis on s’acheminait vers une autre maison, escorté de tous les enfants et de tous les chiens du voisinage, tant la joie était grande… et générale !

« Voici la chanson de La Ignolée, telle qu’on la chantait