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du canada


qui veut manger du lièvre


Je ne connais rien pour guérir de la dyspepsie ou du spleen anglais comme de courir le lièvre. On fait asseoir deux personnes sur deux chaises placées l’une vis-à-vis de l’autre et séparées par une distance de quelques pieds. Debout, les mains sur les dossiers des chaises, se tiennent deux jeunes gens, représentant un chasseur et un lièvre, qui n’attendent que le signal convenu pour courir l’un après l’autre. Quelqu’un de la compagnie se met alors à chanter :

  
Qui veut manger du lièvre
N’a qu’à courir après…

Celui qui fait le chasseur bondit à la première note et se met à la poursuite du lièvre, qui se sauve de son mieux en tournant autour des deux chaises. Il est permis de changer brusquement le sens de la course, de tourner subitement à droite après avoir couru à gauche, mais ni l’un ni l’autre des coureurs n’a droit de passer entre les deux chaises.

Lorsque le chanteur dit : Accorde, accorde ! cela équivaut à un armistice : les coureurs doivent s’arrêter aussitôt et s’appuyer les mains sur les dossiers des chaises, — chacun la sienne, — jusqu’à ce que le couplet qui commence par ces mots soit terminé et qu’on en ait commencé un autre. Or, comme ces couplets se chantent sans ordre régulier, on comprend que le chanteur a ici les pré-