par derrière chez ma tante ya-t-un arbre planté
J’avoue que j’ai eu quelque mal à saisir le rhythme et le mode de cette mélodie étrange, promenée par une voix nasillarde et saccadée sur les degrés vermoulus de l’antique échelle grégorienne. Grâce à l’intervalle de seconde majeure descendante, entre si et la, quatorzième mesure, la mélodie qui déjà n’appartenait pas au mode mineur, à cause de l’absence de note sensible, s’en éloigne encore davantage. Mais voici une nouvelle étrangeté. Le musicien remarquera que la note fa est altérée par un dièse, dans la onzième mesure. Il y a ici modulation ; ou plutôt, pour parler le vieil langage d’autrefois, il y a nuance, c’est-à-dire transposition passagère d’un mode à un autre. Cette mélodie appartient donc au premier mode authentique (premier ton), avec nuance dans le quatrième mode authentique ou dans le quatrième mode plagal (septième ou huitième ton).
Ces couplets se chantant dans le Saintonge, l’Angoumois, l’Aunis et le Poitou, en français et en patois. Les airs français sont différents du nôtre.