« Ô Magali si tu te fais — L’arbre îles mornes, — Je me ferai, moi, la touffe de lierre, — Je t’embrasserai.
« Si tu veux m’embrasser, — Tu ne saisiras qu’un vieux chêne… — Je me ferai blanche nonnette — Du monastère du grand Saint-Blaise.
« Ô Magali ! si tu te fais — nonnette blanche, — Moi, prêtre à confesse, — Je t’entendrai…
— « Si du couvent tu passes les portes, — Tu trouveras toutes les nonnes — Autour de moi, errantes, — Car en suaire tu me verras.
« Ô Magali ! si tu te fais — La pauvre morte, — Adoncques je me ferai la terre : Là, je t’aurai !
— « Â présent, je commence enfin à croire — Que tu ne me parles pas en riant : Voici mon annelet de verre — Pour souvenir, beau jouvenceau.
— « Ô Magali ! tu me fais du bien… Mais, dès qu’elles t’ont vu, — Ô Magali ! vois les étoiles — Comme elles ont pâli ! »
La délicieuse musique que Gounod a écrite sur cette donnée de Mistral, est bien connue à Québec.
On chante en France, dans le Bourbonnais, une version de cette chanson qui diffère à peine de notre version canadienne, quant aux paroles. Il me semble évident que que notre air n’est pas l’air primitif, car le rhythme de la poésie ne se plie que difficilement à celui de la mélodie ; de là ces syllabes ajoutées : « Si tu te mets docteure… Je me metterai sœure, » etc. Je ne connais pas l’air de la version bourbonnaise.