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du canada


J’ai fait une maîtresse


On aimera à lire ici une notice de M. LaRue sur cette charmante poésie populaire :

« Dans la Revue Contemporaine de 1863, (31 octobre,) on peut lire une savante critique par M. Adrien Donnodevie, des œuvres en langue provençale du célèbre poète Mistral. M. Donnodevie nous donne la traduction française d’un des chants du jeune poète, pour lequel le savant critique ne saurait trouver trop d’éloges. Laissons le parler lui-même.

…« Le troisième chant nous fait assister à une assemblée joyeuse et babillarde de jeunes filles réunies au mas de Micocoules, et occupées à dépouiller des cocous ; elles parlent de leurs amours, de leurs projets ; elles font des châteaux… en Provence, rappellent les beaux souvenirs du pays. Taveu, la sorcière, raconte la curieuse légende du pâtre de Lubéron ; plus espiègle que les autres, Norade découvre à demi le secret de Mireille ; celle-ci rougit, mais s’en défend, et dit que plutôt que d’avoir un mari, elle aimerait mieux se faire nonne dans un couvent : « Oh ! oh ! s’écrient les jeunes filles, c’est comme Magali, Magali qui échappa à l’amour par mille subterfuges, qui se faisait pampre, oiseau qui vole, rayon qui brille, et qui pourtant, tomba amoureuse à son tour. » Et sur les instances de ses compagnes, Nore, la belle chanteuse, se met à dire la ravissante aubade de Magali. Cette chanson est-elle l’œuvre propre du poète, ou en a-t-il trouvé l’idée et quelques fragments dans la mémoire populaire, et l’a-t-il très-habilement arrangé ? c’est ce que nous ne pouvons décider… »

« Or, c’est ce qu’il est très-facile de décider : il suffit pour cela, de mettre en regard quelques strophes de la chanson provençale avec quelques couplets d’une de nos chansons populaires canadiennes. » (Foyer Canadien, année 1865, p. 72.)