Page:Gagnon - Chansons populaires du Canada, 1865.djvu/19

Cette page n’a pas encore été corrigée
19
du canada.


quand j’étais chez mon oncle.

Il y a tout lieu de croire que ces couplets sont fort anciens, si, comme je le pense, le mot « baron » y est employé pour exprimer, au générique, un grand seigneur :

Moi petit cœur en gagé
N’est pas pour un baron.

Par ici-t’il y passe
Trois cavaliers barons.

Chaque fois, dit M. Arband, que nos chants parlent d’un homme noble, puissant, ils l’appellent un baron, c’est-à-dire, un homme par excellene, comme le bar germanique dont il dérive. Et ne croyez pas qu’ils prennent ce mot dans son acception féodale non, car ils le donnent aux saints :

Lou baroun sant Alexi — e voou pis maridar…

ils le donnent aux plus hauts personnages :

Aperaquit passavo — loi fion d’ur. roi baronn…

Mais quand la hiérarchie féodale constituée eut rejeté presque au dernier rang ce titre de baron, il perdit naturellement sa valeur superlative… (Chants populaires de la Provence, page XVI de la préface.)